04 juin 2024

L'ouette d'Égypte

L'ouette d'Égypte (ou oie du Nil , Egyptian goose en anglais, Nilgans en allemand, Alopochen aegyptiaca en scientifique) ressemble un peu à une oie, un peu à un canard. Elle est aussi opportuniste qu'une corneille, car elle adapte sa nidification, et même son alimentation, aux conditions qu'elle rencontre. Comme le colvert, elle arbore une jolie barre d'un vert iridescent sur les plumes des ailes. Et tout comme l'ibis sacré, elle est originaire d'Afrique, aurait été divinisée en Égypte avant de partir à la conquête de l'Europe.

Justement, cette année, un couple d'ouettes d'Égypte est venu s'installer sur l'étang de La Mutche. Et semble bien s'y trouver puisqu'il vient d'avoir une couvée de 4 poussins. C'est à la fois une bonne nouvelle - c'est un très bel oiseau - et une mauvaise. Car l'ouette d'Égypte est bien classée dans le « hit-parade » des espèces invasives les plus préoccupantes.

Pour l'identifier, ce n'est pas très compliqué :

Ouette d'Egypte sur le ponton

Poitrine beige à jaune grisâtre et dos brun.

Oie du Nil, de face

Bec rose pâle et noir. Tache brun-chocolat autour.

Ouette d'Egypte

Tache brun-chocolat autour de l’œil

ouette d'égypte

Pattes roses

Oie du Nil, ailes déployées

Envergure : environ 1,4 mètre

Oie du Nil, 3/4 dos

Poids : de 1,5 à 2,25 kg

Oie du Nil déployant ses ailes

Dessus de la tête (la calotte) légèrement tacheté de brun-roux

Ouette d'Égypte

Partie inférieure du cou entourée d'un collier brun-roux

Oie du Nil en vol

Dessous des ailes blanc

Ouette d'Égypte

Plumes scapulaires (les plumes courtes de l'aile qui recouvrent l'épaule) brunes

Ouette d'Égypte

Rémiges (les grandes plumes des ailes qui permettent à l'oiseau de voler) noirâtres

Les voici, filmées sur le ponton de la base nautique :

On connaît encore mal l'impact de ces oiseaux exotiques sur l'écosystème. On les accuse, sans certitude pour l'instant, d'être responsables, pêle-mêle :

  • de la destruction des sites de ponte des poissons,
  • de l'eutrophisation des plans d'eau (à cause du rejet de fientes),
  • de la diffusion d'épizooties,
  • de la diminution de la végétation des rives,
  • d'envahir les lieux publics,
  • d'avoir trop d'agressivité en période de reproduction vis-à-vis des autres oiseaux...

Bon, je ne sais pas si cet oiseau est ou non une menace pour l'environnement, la biodiversité, la planète et tout ça. Par contre, on voit un peu partout en France et en Europe, les fédérations de chasseurs qui réclament le droit de cribler de plomb la moindre ouette qui montrerait le bout de son bec. En même temps que les bernaches du Canada, les ragondins, les ratons laveurs, les visons d’Amérique, les ibis sacrés, les perruches à collier et cætera, et cætera.

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