L'ouette d'Égypte
L'ouette d'Égypte (ou oie du Nil
, Egyptian goose
en anglais, Nilgans
en allemand, Alopochen aegyptiaca
en scientifique) ressemble un peu à une oie, un peu à un canard. Elle est aussi opportuniste qu'une corneille, car elle adapte sa nidification, et même son alimentation, aux conditions qu'elle rencontre. Comme le colvert, elle arbore une jolie barre d'un vert iridescent sur les plumes des ailes. Et tout comme l'ibis sacré, elle est originaire d'Afrique, aurait été divinisée en Égypte avant de partir à la conquête de l'Europe.
Justement, cette année, un couple d'ouettes d'Égypte est venu s'installer sur l'étang de La Mutche. Et semble bien s'y trouver puisqu'il vient d'avoir une couvée de 4 poussins. C'est à la fois une bonne nouvelle - c'est un très bel oiseau - et une mauvaise. Car l'ouette d'Égypte est bien classée dans le « hit-parade » des espèces invasives les plus préoccupantes.
Pour l'identifier, ce n'est pas très compliqué :
Poitrine beige à jaune grisâtre et dos brun.
Bec rose pâle et noir. Tache brun-chocolat autour.
Tache brun-chocolat autour de l’œil
Pattes roses
Envergure : environ 1,4 mètre
Poids : de 1,5 à 2,25 kg
Dessus de la tête (la calotte) légèrement tacheté de brun-roux
Partie inférieure du cou entourée d'un collier brun-roux
Dessous des ailes blanc
Plumes scapulaires (les plumes courtes de l'aile qui recouvrent l'épaule) brunes
Rémiges (les grandes plumes des ailes qui permettent à l'oiseau de voler) noirâtres
Les voici, filmées sur le ponton de la base nautique :
On connaît encore mal l'impact de ces oiseaux exotiques sur l'écosystème. On les accuse, sans certitude pour l'instant, d'être responsables, pêle-mêle :
- de la destruction des sites de ponte des poissons,
- de l'eutrophisation des plans d'eau (à cause du rejet de fientes),
- de la diffusion d'épizooties,
- de la diminution de la végétation des rives,
- d'envahir les lieux publics,
- d'avoir trop d'agressivité en période de reproduction vis-à-vis des autres oiseaux...
Bon, je ne sais pas si cet oiseau est ou non une menace pour l'environnement, la biodiversité, la planète et tout ça. Par contre, on voit un peu partout en France et en Europe, les fédérations de chasseurs qui réclament le droit de cribler de plomb la moindre ouette qui montrerait le bout de son bec. En même temps que les bernaches du Canada, les ragondins, les ratons laveurs, les visons d’Amérique, les ibis sacrés, les perruches à collier et cætera, et cætera.
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